

Enrayer la perte de biodiversité d’ici 2030 est l’un des objectifs de la COP15. (Photo : AFP)
En plein danger d’extinction des espèces, de désertification des sols fertiles, de perte de biodiversité, la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) a débuté le 7 décembre à Montréal, au Canada, après plusieurs reports dus au Covid. pandémie, et prendra fin le 19 décembre.
Après la COP27 sur le changement climatique qui s’est tenue en Égypte en novembre dernier, la COP15 sur la biodiversité est la suivante. Avec de grandes attentes et de grands espoirs pour un nouveau cadre mondial pour protéger la nature et la biodiversité restante, 196 gouvernements se réunissent à Montréal du 7 au 19 décembre pour la 15e Conférence des Nations Unies sur la biodiversité. Cette rencontre internationale, présidée et organisée par la Chine, doit permettre l’adoption d’un nouveau cadre stratégique mondial qui fixera des objectifs mondiaux à atteindre pour mettre fin à l’érosion de la biodiversité d’ici 2030. mettre en œuvre un accord avec une vingtaine d’objectifs, dont la principale protection est de 30% de la terre et de la mer. D’autres se préoccupent de la restauration du milieu naturel, de la réduction des pesticides, de la lutte contre les espèces envahissantes ou des conditions d’une pêche et d’une agriculture durables.
Les délégués de plus de 190 pays sont alors confrontés à l’énorme défi de parvenir à un accord historique en deux semaines, ce qui, selon les observateurs, représente ” dernière chance » sauver les espèces et le milieu naturel d’une destruction irréversible. ” L’humanité est devenue une arme d’extinction massive ” car ” notre appétit démesuré pour une croissance économique incontrôlée et inégale “, a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’ouverture de la COP, tout en appelant la communauté mondiale à se mobiliser pour préserver l’environnement de la Terre. ” Le coût de la dégradation des écosystèmes est estimé à 3 000 milliards de dollars par an d’ici 2030 Antonio Guterres a rappelé.
Une situation alarmante
Dans son dernier rapport sur le déclin de la biodiversité, l’ONU a qualifié la situation de ” inquiétant ” et a constaté que les écosystèmes s’effondrent ” plus vite que jamais “. La façon dont l’activité humaine affecte la terre et les mers est le facteur qui a la plus forte influence sur le déclin de la biodiversité. Selon l’ONU, l’exploitation directe des organismes, le changement climatique, la pollution et l’invasion des écosystèmes par des espèces exotiques sont également Ainsi, aujourd’hui plus d’un million d’espèces, notamment d’insectes, sont menacées d’extinction à un rythme sans précédent depuis 10 millions d’années. -un cinquième de la surface de la planète est considéré comme dégradé.L’ONU espère donc convaincre tous les pays, de s’engager à protéger au moins 30% de leur territoire -terre et mer- d’ici 2030. Actuellement, environ 17% des terres de la planète bénéficient de certaines forme de protection, ainsi que moins de 8% des océans.
Mais cet objectif est déjà remis en question, car certains pays disposent de vastes étendues terrestres ou océaniques contrairement à d’autres. Cette ambition est également combattue par des groupes autochtones, qui, selon eux, pourraient menacer leurs droits fonciers. Le changement climatique, l’urbanisation croissante et la surexploitation industrielle des ressources naturelles accélèrent la perte de biodiversité, tant végétale qu’animale. Or, ces ressources sont essentielles à la survie de l’humanité sur Terre. Surtout dans l’alimentation et la santé.
Lors de la COP10 à Nagoya, au Japon, en 2010, les gouvernements se sont engagés à atteindre les 20 objectifs d’Aichi pour la biodiversité d’ici 2020. Il s’agit notamment de réduire de moitié la perte d’habitats naturels et de mettre en œuvre des plans de consommation et de production durables. Les Nations Unies ont expliqué que selon le rapport 2020 de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB), « aucun de ces objectifs n’a été pleinement atteint “.
Le financement, la clé des négociations
Enfin, en ce qui concerne le climat, le thème du financement sera l’un des sujets clés des négociations. Aujourd’hui, les principales réserves de biodiversité se trouvent dans les pays en développement. ” Comme pour les COP climat, vous trouvez un clivage entre le Nord et le Sud, où les pays du Sud disent : on veut essayer, mais on n’a pas vos moyens financiers. », résume Sébastien Moncorps, de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Un point décisif sera aussi le financement des pays riches dans les pays en développement. La Southern Coalition a réclamé au moins 100 milliards de dollars par an pour la biodiversité, comme pour le climat, et 700 milliards de dollars par an d’ici 2030. Certains pays veulent créer un fonds dédié à la biodiversité, une proposition à laquelle résistent les pays riches qui préfèrent améliorer les canaux, en particulier les banques publiques de développement. L’épineuse question de la biopiraterie est aussi source de blocages : de nombreux pays exigent que les pays riches partagent enfin les bénéfices des cosmétiques et médicaments issus de ressources préservées au Sud.
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